Écouter et expliquer : Veiller sur la santé des marmailles peut être aussi un jeu d’enfant
À quelques jours de la rentrée scolaire 2024-2025, nombreux sont les parents qui instaurent la reprise des "bonnes habitudes". Entre manger plus équilibré, dormir plus tôt et diminuer le temps d’écran, c’est le retour de la routine école pour les marmailles. Mais attention à ne pas les frustrer : tout est une question d’écoute et d’explication qui peut se faire sous forme de jeux entre l’enfant et les parents (Photos : sly/www.imazpress.com)
Combien d'enfants ont déjà tenu tête à leurs parents quand ils arrivent à l'heure du coucher ou encore au moment de manger tous ses légumes sur l'assiette ? Ils sont probablement très nombreux. Mais pour autant, la qualité du sommeil et de l'alimentation sont primordiales pour permettre le bon développement de l'enfant. Souvent l'installation d'une routine permet d'éviter les crises de nerfs : repas, brossage de dents, arrêt des écrans et sommeil réparateur.
- Utiliser le sucre de la nature -
"Au niveau de l'alimentation, il existe de nombreuses techniques pour permettre à l'enfant de réduire sa consommation de sucre sans pour autant qu'il fasse la grimace", rappelle Magali Tarnus, diététicienne et nutritionniste. La présidente de l'équipe diet explique : "avec notre dernière intervention sur un stand d'alternative aux boissons sucrées auprès d'enfants de centre aéré, la même réaction revient très souvent : c'est aussi simple que ça ?".
Pour rappel, selon les chiffres de l'ARS, 13% de la population adultes souffrent de diabète à La Réunion. Par rapport au niveau national, c'est deux fois plus de patients pris en charge avec une hausse de 3% par an entre 2015 et 2021 contre 2% au national. "C'est pour cela qu'il faut expliquer les alternatives au sucre aux enfants dès le plus jeune âge", assure Magali Tarnus.
Elle ajoute : "Il faut très souvent jouer avec les goûts et les textures. Nous proposons des smoothies avec un fruit, un légume et des glaçons, en y ajoutant un peu d'eau quand le mélange est trop épais". Étonnée, elle raconte : "entre le jus orange carotte et le smoothie banane brède, c'est le deuxième qui a rencontré le plus de succès auprès des enfants".
Pour cette dernière, il faut privilégier le sucre de la nature contenu dans les fruits pour parer aux boissons trop sucrées. "La banane est particulièrement sucrée et c'est un goût auquel les enfants sont habitués quant aux brèdes, il a un goût neutre et on le mixe cru dans la préparation pour garder le maximum de fibre et vitamines", rappelle la nutritionniste. Regardez
- L'importance de l'hygiène bucco-dentaire -
Même s'il existe des alternatives à reproduire à la maison pour parer aux boissons trop sucrées, il n'en est pas moins que le fruit reste un produit contenant du sucre : il faut donc se brosser les dents. "On fait déjà des interventions auprès des enfants de Cp et ils sont déjà bien informés sur l'hygiène bucco-dentaire. Un peu plus grand ils ont tendance à oublier, mais avec les interventions ils ont tendance à vite s'en rappeler", affirme l'intervenante de M'T Dents.
"Avec les enfants il est important de rappeler l'importance des trois règles : l'importance du brossage, les aliments à privilégier et à éviter ainsi que l'importance d'aller chez le dentiste, même si on a pas mal. Parce qu'il ne faut pas attendre d'avoir des caries pour y aller", souligne-t-elle. L'intervenante rappelle : "les fruits ont du sucre naturel qui reste dans les dents, donc il faut se les brosser. Mais le citron, que l'on met dans la catégorie fruit, est plutôt un aliment dont il ne faut pas abuser puisque son acidité abîme l'émail".
Mais pour capter l'attention des enfants et leur faire comprendre l'importance du brossage des dents, rien n'est plus probant que de les faire participer. "Muni d'une brosse à dents, les enfants vont tour à tour s'entraîner à brosser monsieur mâchoire – une mâchoire articulée – tout en rappelant le nom des dents. Enfin bien sûr s'ils ne sont pas trop dissipés", rigole la représentante de M'T Dents.
Pour rappel, de 3 à 24 ans, le dispositif M'T Dents propose une visite gratuite chez le dentiste tous les trois ans. Un dispositif qui serait susceptible de changer d'ici l'année prochaine pour qu'il soit effectif chaque année, confie la représentante.
- Dédiaboliser les écrans -
Pour permettre à l'enfant de bénéficier d'un sommeil réparateur, Julie Cochard animatrice en transition numérique explique : "il faudrait arrêter au minimum les écrans une heure avant le coucher". La lumière bleue produite par les écrans et les jeux vidéo excitants les enfants, rallongent le temps d'endormissement.
Il est important de surveiller le temps passé sur les écrans, "l'État considère les jeux vidéo et écrans comme une drogue. Ils préconisent jusqu'à 30 minutes d'écrans pour les 6 - 8 et 45 minutes pour les 8 à 10 ans. À partir de 10 ans c'est dans les alentours d'une heure par jour", rappelle Julie Cochard. Au-delà des préconisations, l'enfant peut être soumis à des troubles de la concentration voire des troubles du langage pour les moins de trois ans.
"Il est primordial d'intervenir de plus en plus tôt auprès des enfants sur le risque de l'utilisation prolongé des écrans, car les enfants possèdent des téléphones à un très jeune. Pour ma dernière intervention j'étais surprise de voir combien d'enfants avaient un téléphone à l'âge de six ans", confie-t-elle. Avec des utilisations qui laissent parfois des traces : "nous avons aborder le sujet du harcèlement et ils ont été très sincères. Certains avouaient avoir reçu de méchants commentaires en ligne, d'autres les avoir envoyés".
Mais attention : rien ne sert de diaboliser les écrans. "Les écrans c'est avant tout un outil que les enfants sont amenés à manipuler de plus en plus tôt dans leur apprentissage scolaire. Et pour bien réguler leur utilisation il y a deux règles d'or : s'intéresser à ce que l'enfant fait en ligne et surveiller sa propre utilisation. Car il ne faut pas oublier que l'enfant imite les parents", précise l'animatrice.
- Environ dix heures de sommeil -
"Même si généralement les enfants ont conscience de l'importance du sommeil, il faut néanmoins leur rappeler que c'est un besoin vital", affirme Patricia Andrianary, animatrice d'atelier de relaxation et méditation. Pour un adulte le temps de repos optimal est de huit heures, mais pour les enfants il en faut un peu plus : "de 2 à 16 ans environ, les enfants ont besoin de dix heures de sommeil d'affilés".
Le manque de sommeil prolongé chez l'enfant peut avoir de lourdes conséquences sur son futur. "Le manque de sommeil est un stress pour l'organisme qui risque d'être irritable, avoir plus froid que d'habitude et tomber malade plus facilement. Sa mémoire aura également du mal à fixer les choses et en tant qu'adulte il gardera cette habitude de ne pas assez dormir et risque d'avoir des dettes de sommeil. Il peut également tomber dans des addictions tels que le café pour le maintenir éveiller", souligne Patricia Andrianary.
Tout comme pour les écrans, le manque de sommeil provoque chez l'enfant un manque de concentration. "Le manque de sommeil jour également sur les humeurs des enfants, ils sont ronchons toute la journée et j'ai été assez étonné de voir que beaucoup d'entre eux en avait conscience", avoue l'animatrice. Mais pour elle il n'y a pas de secrets : "si l'enfant a sommeil, il le dira. À condition qu'on l'écoute".
L'animatrice de méditation conseille : "pour les enfants qui ont du mal à s'endormir, le meilleur moyen est de créer une routine. Le plus efficace reste de lui faire prendre sa douche le plus possible de l'heure du coucher. L'humain aime se sentir propre et dormir dans un endroit propre et rangé également". Elle ajoute : "c'est aussi le moment pour une petite histoire avant de dormir et de parler un peu de comment il se sent, s'il a les yeux qui piquent et donc a sommeil ou bien pas du tout".
Le maitre-mot qui revient chez les intervenantes : la communication avec l'enfant. Avec une oreille attentive, il sera prêt à exprimer ce qu'il veut et à tester de nouvelles choses, si les parents veulent bien partager l'expérience avec lui.
cn/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com
mots clés de l'article : santé , Actus Réunion