Réunion par Imaz Press, mercredi 17 mai 2023 à 14:38

Sakifo J-14 : L’invitation au voyage musical de Lisa Ducasse

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Seule sur scène, clavier et platine vinyle valise au bout des doigts, Lisa Ducasse, du haut de ses 24 printemps, invite tout simplement à s’évader à travers ses textes et surtout sa voix qui coule comme de l’eau de source. Une belle parenthèse enchantée à découvrir le samedi 3 juin (Photo Hippolyte).

Née à l’Ile Maurice et actuellement installée à Paris, Lisa Ducasse conserve et cultive un attachement farouche à l’enfance et à la capacité d’émerveillement dans sa vie adulte et créative. Inspirées d’échappées réelles, ses chansons font preuve d’une volonté de dire la rencontre du vulnérable et de l’indomptable, en notes et en mots déliés. Lauréate du dispositif Variations en 2022, puis du Chantier des Francofolies et du FAIR en 2023, elle prépare actuellement un premier album pour une sortie prévue en avril 2024.

La poésie écrite est nettement différente de la poésie chantée. Peux-tu nous dire ce qui t’a incitée à t’orienter dans cette voie ?

J’ai beaucoup été influencée par un mouvement anglophone qui s’appelle le spoken-word et que j’ai pratiqué pendant quelques années quand je suis arrivée à Paris. J’ai rencontré toute une communauté d’artistes expatriés et anglophones pour la plupart qui se réunissaient pour partager des textes. J’écrivais de la poésie depuis un moment déjà mais je pense que mon écriture a vraiment changé à ce contact-là, parce que ce n’est pas du tout la même chose d’écrire pour être lu et d’écrire pour être entendu.

On se voyait toutes les semaines, c’était très stimulant comme cadre tant dans l’anglais que dans le français car il faut dire que j’étais aussi très conditionnée par l’enseignement de la poésie dispensé à l’école, notamment la poésie française très cloisonné et rimé. C’est donc un type d’écriture complètement libre que j’ai essayé de ramener dans mes compositions. Concernant la chanson en elle-même, j’ai forcément été influencée par des gens comme Jacques Brel ou encore Barbara qui racontaient à la fois des histoires et des choses de l’ordre de l’intime.

Tes chansons sonnent comme une invitation au voyage… Baudelaire fait-il partie de tes sources d’inspiration au même titre que tes voyages de par le monde ?

Beaudeaire, pas énormément mais davantage Aragon que j’ai beaucoup lu et qui en plus, a été adapté en musique. S’agissant des voyages, une grande partie des chansons que je joue en ce moment sur scène, ont été écrites lors d’un voyage que j’ai fait en Amérique du Sud il y a quelques années. Le fait d’être ailleurs déclenche plein d’émotions qui donnent envie de raconter des histoires même si elles n’existent pas forcément…

Ton adaptation en créole mauricien de « La chanson des vieux amants » de Jacques Brel lors de l’ouverture des Francofolies de La Réunion l’an dernier a fait sensation… Pourquoi ce titre ?

À la base, la première fois que j’ai interprété ce morceau sur scène, c’était à Maurice en rappel d’un concert-spectacle que j’avais pu monter et qui racontait justement un voyage. C’était important pour moi d’avoir quelque chose en clôture qui ramène à Maurice qui constitue à la fois mon premier point de départ mais aussi de retour. Même si je ne me vois pas forcément y vivre, ça reste quand même un endroit important dans ma vie. Par ailleurs, j’écoutais beaucoup Brel quand j’étais petite. Ça a été mon premier rapport à la chanson et le mauricien parce que c’est bien sûr ma langue d’origine et la traduction a été faite par mon père Michel Ducasse.

Tu as été lauréate du dispositif Variations en 2022, puis du Chantier des Francofolies et du FAIR en 2023 et prochainement à l’affiche du Sakifo. Que d’actualité, on a même l’impression que tout arrive en même temps…

Le Sakifo c’est très spécial pour moi. L’an dernier à l’occasion du IOMA, j’ai rencontré la personne qui est devenue ma manageuse, et symboliquement ça a contribué à faire bouger les choses. Ça fait un an maintenant que les choses s’enchaînent. Le FAIR, le Chantier des Francos sont des dispositifs que j’avais repérés et que j’espérais pouvoir faire un jour par rapport à l’accompagnement proposé. J’ai adoré faire des résidences à La Rochelle même si c’tait hyper intense et surtout très enrichissant.

Au-delà, c’est surtout un rythme nouveau à trouver parce je joue beaucoup plus qu’avant. Ce qui m’arrive est assez fou et j’étais loi.n d’imaginer que tout puisse se mettre en place de façon si naturelle avec des personnes aussi bienveillantes autour, et ça c’est très rassurant. J’ai énormément de chance et j’éprouve une immense joie face à la concrétisation de ce rêve.

Ton premier EP intitulé « Louvoie » est sorti en 2008 puis le titre « Qui sont » l’an dernier. Tu prépares actuellement ton premier album annoncé pour l’année prochaine. Peux-tu nous en dire quelques mots ?

Pas encore mais je me devais d’aller directement sur le format album plutôt que de passer par l’EP trop rapide à mon sens pour raconter tout le live écrit autour du voyage. Tout ce que je peux dire c’est qu’il y aura deux titres qui sortiront en amont de l’album, dont le premier en septembre prochain. Mais pour le moment, je ne peux pas en dire davantage.

En parallèle, continues-tu à écrire des poèmes ?

Oui mais de façon moins dense qu’avant, puisque je m’attache à écrire des chansons désormais. Sauf quand j’ai besoin d’une écriture plus simple et plus libre, qui soit plus de l’ordre de l’immédiat.

Estimes-tu avoir fait du chemin depuis ta première partie de Zazie à l’Olympia en 2019 ?

Oui, c’est sûr ! À l’époque, je revenais tout juste de mon voyage en Amérique du Sud où j’avais écrit pas mal de chansons. Mais je n’avais pas du tout de vision de ce que je voulais en faire ni de connaissance de tout cet environnement et cet univers musical qu’on ne voit pas. J’ai pris le temps d’apprendre et maintenant j’ai une idée beaucoup plus précise de ce que j’ai envie d’écrire et de ce que je veux explorer par la suite.

Tu as quitté l’île Maurice en 2015, y rentres-tu dès que l’occasion se présente ?

Les premières années oui, lorsque je faisais des études d’anglais et de traduction à Paris. Mais la crise Covid a créé une espèce de déséquilibre et je n’ai pas pu rentrer pendant deux ans. Depuis, avec la musique qui prend plus de place, c’est compliqué d’y aller suffisamment longtemps. C’est en fonction des opportunités qui se présentent pour y aller jouer, monter des créations. En plus, toute ma famille y est restée, c’est donc l’occasion !

Est-ce important selon toi d’aller voir ailleurs pour se former ?
Voyager c’est important, mais encore faut-il pouvoir le faire, en avoir les moyens. C’est toujours très enrichissant d’aller voir ailleurs et on en revient avec cette envie d’apprendre en core plus de choses sur d’où l’on vient parce qu’on est confronté à la richesse de plein d’endroits qu’on ne connaît pas et ça ouvre le regard sur nos origines.

- Pour aller plus loin…-

Un objet qui ne te quitte jamais en déplacement hormis ta platine et ton clavier
Un carnet bien sûr pour écrire, au moins un livre pour le côté lecture et un casque audio pour écouter de la musique.

Ta playlist du moment
Je n’en écoute pas beaucoup mais en ce moment j’écoute un album instrumental qui s’intitule Les Égarés.

Le souvenir de ton premier concert complet
Mon premier concert complet c’est l’Olympia, lorsque j’ai présenté mes chansons pour la première fois. En plus d’en garder un souvenir très ému, c’est surtout d’avoir fait les choses à l’envers en commençant par une grande scène.

Le premier concert auquel tu as assisté enfant
C’était sûrement un concert de Francis Cabrel à Maurice parce que mon père en est un grand fan.

L’artiste qui t’a donné envie envie de poursuivre dans cette voie artistique
Une artiste comme Pomme qui a démarré très jeune en ne contrôlant rien de sa carrière mais qui s’en est réaproprié  tous les aspects petit à petit. On voit émerger de plus en plus d’artistes transparents et désireux de garder la main sur leur carrière comme elles…

Un recueil de poèmes qui te suit partout
Il y en a un que je relis très souvent, la poésie d’Andrée Chédid, très libre et très aérée.

Ton plus beau souvenir d’enfance
J’ai eu une enfance très heureuse et très imaginative. Étant fille unique, je passais beaucoup de temps à inventer des histoires et à jouer toute seule dans le jardin.

Ton endroit préféré à l’île Maurice
Mahébourg sans hésitation

Paris ou Maurice
Toute ma vie est à Paris désormais.

Lisa Ducasse sans clavier et platine vinyle valise, est-ce possible ?
C’est possible oui… Mais ce sera forcément différent de ce que je fais actuellement !

Lisa Ducasse, le samedi 3 juin à 19h
Info billetterie : https://www.sakifo.com/billetterie/

vw/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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