Protection des milieux aquatiques : Territoire de l’Ouest : des barrages flottants contre les espèces exotiques envahissantes
Ce lundi 6 mai 2024, le Territoire de l’Ouest a présenté ses actions pour lutter contre les espèces exotiques envahissantes (EEE) dans les milieux aquatiques, notamment avec l’installation de barrages flottants sur les ravines de l’Ermitage et de Saint-Gilles-les-Bains. Cette première expérimentation à La Réunion a pour but de contenir ces plantes invasives, introduites par l’activité humaine, pour réduire la biomasse végétale, préserver la biodiversité locale et permettre le bon écoulement de l’eau (Photo : dm/www.imazpress.com)
Les barrages sont des boudins flottants, composés d'une jupe immergée de 20 cm, installés sur le bord du cours d'eau, parallèles à la berge, retenus par des points d'ancrage. Ils contiennent ainsi les plantes invasives et limitent leur développement.
De plus, la forme de ces barrages "n'obstruent pas l'écoulement de l'eau et ne dérangent pas la mobilité des poissons lors de leur parcours dans la ravine", indique Stéphanie Fleckinger, responsable du service Gemapi (gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations) au Territoire de l'Ouest.
Ils facilitent également le ramassage de ces végétaux envahissants. Durant les épisodes cycloniques, ces barrages flottants, facilement amovibles, seront retirés manuellement.
- Contenir les espèces invasives et non les supprimer -
En amont de la ravine de l'Ermitage, il y a une station d'épuration pour gérer les eaux usées de plusieurs milliers d'habitants. En plus de la filtration des rejets de la STEP, les espèces exotiques envahissante offrent une couche filtrante supplémentaire pour l'eau se jetant dans le lagon.
"Si on ne fait rien, les espèces invasives recouvrent le milieu, il n'y a plus de poissons, plus d'écoulement de l'eau, la vie meurt. Si on les détruit, il n'y a plus ces microfiltrations. L'objectif est donc de les contenir à des endroits privilégiés", souligne le vice président du Territoire de l'Ouest, délégué à l'eau, l'environnement et du Gemapi, Jean-Bernard Monier. Regardez
Malgré leur rôle de bio-épuration du milieu et de microfiltration de l'eau, la prolifération des espèces exotiques envahissantes (EEE) est problématique pour la faune et la flore, et crée également des obstacles à l'écoulement de l'eau.
"Ces plantes captent une majorité de la lumière et de l'oxygène au détriment des plantes et des espèces aquatiques, nuisant à l'équilibre écologique des écosystèmes des ravines, notamment de l'Ermitage et de Saint-Gilles", rappelle Stéphanie Fleckinger.
- Opérations "coups de poings" contre les espèces invasives -
En 2023, le service Gemapi a mis en place des stratégies visant à réduire l'impact des espèces exotiques envahissantes pour préserver la biodiversité locale.
A Saint-Gilles, les équipes ont mené 42 jours d'intervention permettant de retirer un peu plus de 41 tonnes de végétaux invasifs. Dans certaines zones localisées, des opérations "coups de poing" contre une des espèces exotiques envahissantes, la jacinthe a permis sa suppression.
A l'Ermitage, durant 94 jours, environ 62 tonnes de végétaux ont été extraits. Les opérations ont ciblé en particulier le liseron d'eau. D'autres opérations ont eu lieu pour détecter et éliminer le myriophylle du Brésil, une espèce émergente.
"Nous augmentons la surface et le nombre d'endroits où ces barrages flottants innovants pourront réduire le côté invasif de ces plantes", détaille Virginie Salé, conseillère communautaire du Territoire de l'Ouest.
Installées en mars 2024, les retours d'expériences de ces barrages flottants seront réalisés au bout de deux ans et porteront sur les quantités extraites, le nombre de jours d'intervention, le coût des travaux, les impacts sur l'avifaune (poules d'eau,…), l'impact paysager, le retour terrain (riverains, usagers,…) et la pression des espèces exotiques envahissantes sur le site.
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