Réunion par Imaz Press, lundi 6 mars 2023 à 10:09
Réintégration possible ou pas

Les soignants non vaccinés suspendus à la décision de la Haute autorité

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Depuis septembre 2021, le personnel sociomédical non vacciné contre le Covid-19 ne peut plus exercer. Le lundi 20 février 2023, la Haute autorité de santé (HAS) s’est exprimée pour la première fois en faveur de la fin de cette obligation de vaccination chez les soignants. Depuis, une consultation en ligne a été lancé à destination des professionnels de santé. A La Réunion, en attendant le dépouillement de cette consultation – qui s’est terminée ce vendredi 3 mars -, Force ouvrière santé et CFDT santé sociaux sont favorables à la réintégration de ces personnels. La France est l’un des derniers pays européens à ne pas avoir réintégré son personnel soignant non vacciné contre le coronavirus.

La consultation de la Haute autorité est intitulée “de la Covid-19 et de la pertinence du maintien de l’obligation vaccinale au regard de l’évolution de la situation épidémiologique et des connaissances médicales et scientifiques”

Pour David Belda représentant du syndicat Force ouvrière santé, “il était temps de remettre ce sujet sur la table et en avoir une gestion plus apaisée”.

“Les personnes qui ont choisi ce métier pour aider leur prochain ont le droit de reprendre le travail. Aujourd’hui le masque n’est plus obligatoire, il est conseillé. Il n’y a plus d’encombrement des services de soins et de réanimation. La crise est passée et il est important que ces soignants puissent retrouver leur place auprès des patients” poursuit-il.

Jean-Marc Velia de la CFDT santé sociaux, rejoint cet avis : “dans la fonction publique hospitalière on a besoin de tout le monde. La reprise de nos confrères est importante” affirme-t-il.

” L’obligation vaccinale imposée aux soignants n’était à la base qu’une injonction. Aujourd’hui, un soignant non-vacciné est toujours un agent titulaire de la fonction publique. Cette période de suspension ne peut pas rester indéfinie. L’État doit statuer et se positionner” insiste le représentant syndical.

– Une suspension sans suite –

Les soignants suspendus travaillant dans le public ont un statut très particulier. Les agents concernés n’ont pas été rayés des cadres. Dans le cas contraire ils auraient perdu leur qualité de fonctionnaire.

“Quand vous êtes dans le privé et que votre contrat prend fin sans être renouvelé vous êtes licencié. Dans la fonction publique ce n’est pas le cas. Dans ce cas précis, les agents sont toujours fonctionnaires mais n’ont pas le droit de travailler et ne perçoivent pas de salaire” précise Jean-Marc Velia.

Pour rappel, les commissions administratives paritaires sont des instances consultatives présentes dans chaque établissement hospitalier et dans chaque département pour examiner la situation personnelle de carrière des agents.

Ces instances statuent en cas de fautes, manquements ou incidents. “Plusieurs degrés de décision existent. Il y a les mises à pied avec ou sans salaire, le redéploiement, le changement d’hôpital, la suspension de 6 mois ou encore la radiation des cadres” indique le représentant CFDT.

Dans le cas des soignants non-vaccinés, aucune instance officielle de la fonction publique hospitalière n’a pris de décision. Ces suspensions interviennent dans le cadre d’une injonction spécifique donnée par l’État mais aucune faute grave ou manquement n’a été commis puisque le vaccin ne figure pas dans la liste des vaccins obligatoires dans la profession.

“Aujourd’hui des vaccins sont obligatoires pour les soignants mais celui-là n’en fait pas partie. Je ne pense pas que cela évoluera même si on est un peu à la merci de nombreuses contradictions depuis le début de la crise” expose David Belda.

– Une situation difficile à gérer pour les soignants –

Un vaccin non obligatoire, des soignants toujours dans l’attente d’être réintégrés et des administrations hospitalières a qui la décision n’appartient pas, “c’est très compliqué pour les agents concernés. Aujourd’hui, nous avons des gens endettés, des personnes qui ont fait une dépression” révèle Jean-Marc Velia.

David Belda évoque lui aussi la situation de ce personnel non-vaccinés. Regardez.

A l’époque, l’urgence de la pandémie n’a pas laissé de place à la réflexion selon Jean-Marc Velia. “Nous étions en pleine crise. Notre rôle était de prendre en charge la population en toute sécurité. Cette injonction vaccinale a été mise en place dans ce sens. Une bonne partie du personnel a fait ce vaccin par obligation financière. Certains sont restés sur leur décision de ne pas le faire” explique-t-il.

David Belda pointe du doigt la dureté de cette obligation. “Sans être vacciné, on ne pouvait plus travailler et on risquait nos salaires” dit-il. Aujourd’hui, le représentant syndical se demande si le personnel soignant doit “continuer à suivre l’avis scientifique ou choisir le côté humain”. “Ce sont des soignants formés et qui ont une expertise. Leur dire qu’ils ne font plus parti du monde des soignants serait injuste” insiste-t-il.

Ce qui serait également injuste pour Jean-Marc Velia, c’est de ne pas renouveler les contrats des soignants qui ont remplacé le personnel suspendu une fois qu’il sera réintégré.

“On ne doit pas opposer les vaccinés et non-vaccinés. L’hôpital a besoin de tous les soignants et nous demandons le respect des personnes qui ont été là pour remplacer et faire le travail pendant deux ans” exprime le représentant CFDT.

Un avis définitif de la Haute autorité de santé sur la question de la réintégration des soignants non-vaccinés sera rendu fin mars après avoir étudié les résultats de la consultation en ligne.

ks/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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