Réunion par Imaz Press, lundi 6 novembre 2023 à 16:36

Ils demandent une révision de la taxation : Publicité d’alcools dans l’espace public : les élus de La Réunion alertent Emmanuel Macron

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Plusieurs députés et sénateurs de La Réunion ont signé le 2 novembre 2023 un courrier destiné au président de la République afin d’interdire la publicité d’alcools au sein de l’espace public à La Réunion accompagné d’une note d’experts. Pour rappel, la consommation d’alcool est à l’origine d’une importante problématique de santé publique sur l’île. L’alcool qui place d’ailleurs La Réunion aux premiers rangs régionaux, en terme de passage aux urgences et près de 150 nouveau-nés sont nés avec un trouble de l’alcoolisation fœtale (Photo d’illustration : rb/www.imazpress.com)

"Monsieur le Président, à La Réunion la consommation d’alcool a des effets dévastateurs sur notre société et plus particulièrement sur les plus jeunes. La société réunionnaise est de plus en plus addictogène et 80% des problématiques d'addiction s’installent chez les personnes concernées avant leurs 18 ans. Le taux de mortalité lié à l’abus d’alcool est deux fois supérieur au taux de l’hexagone. S’y ajoute la problématique des violences intrafamiliales dont la fréquence est doublée comparée au territoire hexagonal : la plupart de ces scènes d’horreur à la Réunion - précisément 90% des cas - se jouent sur fond d’alcool", alertent les élus.

"Les réglementations actuelles, concernant la publicité des produits alcooliques, ne permettent pas de lutter efficacement contre la consommation abusive d’alcool et les problématiques qui en découlent, notamment en raison d’une taxation sur les alcools forts inégale à celle de la France hexagonale ce qui favorise la vente d'alcool à très bas prix dans notre territoire."

"Monsieur le Président de la République, nous, neuf Parlementaires de La Réunion, souhaitons voir disparaître de l’espace public réunionnais les publicités poussant à la consommation d’alcool. Nous souhaitons aussi que soit revue la taxation prévue sur les alcools forts, les droits d’accises sont actuellement de 1834,42 euros/HLAP en France hexagonale alors qu’ils ne sont que de 38,1 euros/HLAP à La Réunion", poursuit le courrier.

"Aux côtés des professionnels de santé et des associations luttant contre les addictions, nous avons fait le choix de vous adresser ce courrier commun, témoin de la force de notre engagement transpartisan, et de notre volonté de combattre le fléau de l’alcoolisme dans notre département. Il est ici question de santé et de sécurité publiques", indiquent les signataires : Nathalie Bassire, Perceval Gaillard, Emeline K/Bidi, Karine Lebon, Philippe Naillet, Frédéric Maillot, Jean-Hugues Ratenon, Audrey Bélim et Evelyne Corbière Naminzo.

Lire aussi - À La Réunion, les normes de panneaux publicitaires

- Une taxation jugée trop faible -

Une autre spécificité régionale tient à l'analyse qualitative des consommations avec une part importante pour les spiritueux. La majeure partie de ces spiritueux sont des produits locaux : rhums et leurs nombreux dérivés issus de la filière canne qui bénéficient d'une fiscalité particulière, très réduite réservée aux DOM lorsque ces produits sont vendus sur place qui les allège de près de moins 80 % de la charge fiscale des produits équivalents dans l’Hexagone.

"Cette situation est donc paradoxale : malgré une problématique majeure de santé publique qui place La Réunion aux plus hauts niveaux nationaux, des spiritueux à haute teneur en alcool sont très disponibles, à bas prix, via un réseau de distribution très développé et bénéficient de l'appui d'une importante publicité en faveur des boissons alcoolisées. Les considérations d'ordre économique l'emportent sur la santé publique en opposition avec les recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS)", alertent plusieurs professionnels de santé, dont le Docteur David Mété, chef du service addictologie au CHU.

De plus, "à La Réunion, alors que le panier alimentaire de produits de consommation courante coûte plus cher, jusqu’à +37 % par rapport à l’Hexagone, le seul produit moins cher est l’alcool !", ajoutent ces professionnels.

"L’augmentation du prix des boissons alcoolisées est l’un des moyens les plus efficaces de réduire l’usage nocif de l’alcool"

Lire aussi - Proposition pour l'abolition de la publicité d'alcool sur la voie publique à La Réunion

- Réglementation en vigueur -

Concernant la réglementation de la publicité en faveur de l’alcool elle définit à la fois les supports via lesquels elle est autorisée et son contenu.

Ainsi, tous les supports non mentionnés par la loi sont interdits. La publicité à la télévision ou au cinéma n'est pas autorisée, tout comme la publicité dans les publications destinées à la jeunesse ou à la radio aux heures où il est possible que des enfants l’écoutent.

Aussi, si la loi a autorisé la publicité sur Internet, elle a cependant exclu les sites destinés à la jeunesse ou liés au sport. La publicité par affichage est elle autorisée par la loi.

La réglementation limite également les contenus des publicités en faveur des boissons alcooliques à leurs éléments dits "objectifs" (origine, description, mode de consommation...). L'objectif est de permettre une présentation des produits sans inciter à la consommation.

Enfin, les publicités doivent comporter un message sanitaire préventif tel que "l’abus d’alcool est dangereux pour la santé ". La mention "À consommer avec modération" n'est pas réglementaire.

À noter que les opérations de parrainage (lors de manifestations sportives, festives ou culturelles par exemple) par les producteurs de boissons alcooliques sont interdites. Seul le mécénat est autorisé.

www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

mots clés de l'article : politique , Actus Réunion

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