Réunion par Imaz Press, mardi 10 septembre 2024 à 08:02

Ils demandent plus de moyens dans les écoles : Rassemblement devant le rectorat : les enseignants en grève contre les réformes éducatives

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Alors que la rentrée a déjà eu lieu depuis plusieurs semaines à La Réunion, ce mardi 10 septembre 2024, plusieurs syndicats enseignants appellent à la grève. En effet, la rentrée scolaire et la nomination du nouveau Premier ministre, Michel Barnier, ont réveillé la grogne des professionnels de l’Éducation nationale. Une mobilisation est prévue devant le rectorat de Saint-Denis pour demander des moyens supplémentaires pour l’école publique et dénoncer les évaluations nationales imposées du CP au CM2, jugées contraires à la liberté pédagogique (Photo www.imazpress.com)

"Au déni des urnes, s’ajoute le déni de notre quotidien, de nos réalités", écrit dans un communiqué le SNUipp-FSU, syndicat majoritaire chez les enseignants du premier degré.

Ils reprochent à Nicole Belloubet, ministre démissionnaire de l’Éducation nationale – dans l'attente du nouveau gouvernement de Michel Barnier - d’avoir annoncé, lors de sa conférence de presse de rentrée le 27 août, "unepolitique éducative en totale continuité avec celle du "choc des savoirs’", pourtant très fortement contestée'.

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- Refuser des évaluations nationales et défendre la liberté pédagogique -

Les syndicats le disent, "ils n'ont pas besoin de ces évaluations standardisées".

Jusqu’ici, ces évaluations concernaient les élèves de CP et de CE1. Mais elles ont été étendues à ceux de CM1 l’an dernier et s’appliqueront à tous les élèves, du CP au CM2, en cette rentrée 2024.

Parmi les syndicats qui seront présents, le Saiper. "Nous nous joignons pour cet appel à la grève contre les évaluations nationales imposées au primaire", lance Gladys Robert.

"On s’interroge sur l’exploitation de ces données sur le plan national. D’autant que d’une région à l’autre les élèves n’ont pas les mêmes références culturelles. Les exercices sont très pointilleux et mettent souvent en difficulté les élèves", dit-elle.

Autre syndicat qui se joint au mouvement, Sud Éduc'Action. "Ces évaluations nationales renforce le rôle de pilotage et de tri des élèves."

"Ces évaluations enlèvent toutes libertés pédagogiques aux enseignants qui appliquent un dispositif qu’ils ne peuvent pas réinvestir en classe. Ces évaluations sont souvent décrochées de la réalité du terrain. Sauf à classer les écoles et à stigmatiser les élèves nous ne comprenons pas l’intérêt de ces évaluations qui n’est d’ailleurs pas expliqué par le Gouvernement, ajoute Gladys Robert.

Pour Éric Annonier de Sud Éduc'Action, "elles (les "évaluations) ne respectent pas les rythmes d'apprentissage et de développement des élèves, elles nient la liberté pédagogique des enseignants et dégradent leurs conditions de travail. Elles s'inscrivent dans la continuité du choc des savoirs, des réformes Blanquer de casse du service public d'éducation. Sud Education Réunion appelle les collègues à ne pas faire passer ces évaluations !"

De plus "ces évaluations arrivent chez nous à la quatrième semaine or les enseignants ont déjà fait leurs évaluations diagnostiques qui vont leur servir de base de travail pour leur année. On ne comprend pas ces évaluations qui arrivent comme un cheveu sur la soupe qui demandent un temps fou de travail et de passation et de correction et qui ne seront pas réinvesties dans la classe. C ‘est énervant", peste le syndicaliste.

À l'inverse, le Snalc, de l'enseignement au supérieur, s'il n'est "pas pour les évaluations nationales", explique Guillaume Lefèvre, "nous n'appelons pas à la grève".

"Mais nous soutenons nos adhérents du premier degré dans leur volonté de gréver s'ils le souhaitent."

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- Manque d'enseignants et crise des vocations... -

Outre la question des évaluations, les syndicats dénoncent des conditions de travail dégradées, marquées par des classes surchargées et un manque d’attractivité du métier d’enseignant.

Les revendications incluent également des recrutements supplémentaires d’enseignants et d’AESH, ainsi qu’une meilleure prise en charge des élèves en situation de handicap.

Ce que demandent les syndicats, "c'est des Atsem, des personnels titulaires qualifiés, un plan de titularisation et des agents", évoque la FSU.

"Le nombre de postes n'est pas suffisant. Il y a un manque flagrant de remplaçants." "On fonctionne à flux tendu", ajoutent-ils.

Le FSU qui souhaite également une "hausse des salaires des enseignants".

Ces mesures sont essentielles pour garantir de bonnes conditions de travail et un environnement d'apprentissage optimal pour tous les élèves.

"Ce que nous défendons, c'est une école émancipatrice, obligatoire et gratuite jusqu'à 18 ans mais pour cela il faut parler à quelqu'un et on n'a plus d'interlocuteur", déplorent les syndicalistes. Et pour cela, il faudra encore attendre la composition du gouvernement du nouveau Premier ministre nommé vendredi 6 septembre, Michel Barnier.

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

mots clés de l'article : education , Actus Réunion

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