Difficultés du secteur : BTP en crise : la grève suspendue dans l’attente des propositions des collectivités
Ce vendredi 24 mai 2024, les syndicats du BTP ont suspendu le mouvement de grève suite à des discussions fructueuses avec les collectivités qui se sont déroulées dans une salle mise à disposition de la Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion. Des réunions seront prévues tout au long de la semaine prochaine avec les différentes parties prenantes, pour élaborer des propositions concrètes. Une ultime réunion se tiendra vendredi 31 mai, qui déterminera si les syndicats reprennent, ou pas, leur grève (Photo : www.imazpress.com)
C'est finalement à la Chambre de commerce et d'industrie qu'a eu lieu la réunion entre les différents acteurs de la filière a eu lieu.
"La situation socio-économique de la Réunion est grave, il est évident pour nous que nous devons agir, afin de faciliter le dialogue et de permettre à toutes les parties de s’exprimer", avait déclaré Pierrick Robert à Imaz Press Réunion.
Finalement, la grève est suspendue, les différents acteurs étant arrivés "à un consensus". "Une rencontre aura lieu demain entre le préfet, les bailleurs sociaux, et les collectivités pour établir un calendrier de rencontre la semaine prochaine. Ils présenteront leurs propositions vendredi prochain, la grève reprendra si nous ne sommes pas satisfaits" a expliqué Johnny Lagarrigue. Les réunions de concertation vont avoir lieu tout au long de la semaine prochaine avec les différentes parties prenantes. Une nouvelle grande réunion regroupant chacun des acteurs est prévue pour vendredi prochain. C'est à l’issue de cette réunion que les syndicats décideront si la grève reprend, ou pas.
Initialement, cette réunion avait été espérée en préfecture de La Réunion. Mais l'intersyndicale a essuyé un refus de la part du représentant de l'État.
Les services expliquant : qu'"une audience a été reçue hier (mercredi) et une réunion avec les conseillers de la ministre des outre-mer est prévue aujourd'hui (jeudi)".
"On est dans un combat commun entre syndicats, salariés et patronat, le BTP est à l'agonie.
- Une jeudi "mort" dans le BTP -
Ce jeudi 23 mai 2024, syndicats des salariés, syndicats du patronat étaient positionnés à l'entrée Ouest pour crier leur colère.
Ils étaient plus de 200 – accompagnés par le patronat – à s'être rassemblée en amont du rond-point de la Caserne Lambert à Saint-Denis.
Face à la mobilisation, le Barachois avait été fermé à la circulation, entraînant d'importants ralentissement sur la Nouvelle route du Littoral.
Invités à rejoindre le mouvement, les transporteurs. "On a l’habitude de dire que lorsque le bâtiment ne va pas, c’est tout le monde qui ne va pas, c’est exactement ce qui se passe aujourd’hui", a déclaré Gaël Rivière, transporteur.
"La crise du BTP nous impacte directement, nos deux secteurs d’activité sont liés. Si le bâtiment ne travaille pas, nous ne travaillerons pas non plus. Il y aura donc des licenciements et des fermetures d’entreprise."
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- Le "BTP à l'agonie"
Chantiers à l'arrêt, appels d'offres infructueux, salariés sur la touche… de nombreux points cristallisent la colère des professionnels du Bâtiment.
Ce qu'attendent les manifestants : "un acte d'engagement pour le redémarrage du BTP" a lancé Johnny Lagarrigue, secrétaire général de la CFDT BTP. Ils demandent les professionnels, la survie de leurs emplois.
"Depuis début de l'année, nous avons eu au moins 1.000 personnes qui ont été licenciées, qui n'ont plus de boulot. Les entreprises qui ont encore du boulot vont s'arrêter très vite, soit en fin d'année, soit en début d'année prochaine. Nous on n'a plus rien, rien, rien du tout" martèle Raymond Payet, dirigeant de la CGTR BTP
- Le patronat inquiet -
Solidaire depuis la première heure, la Fédération réunionnaise pour le bâtiment et les travaux publics l'a dit : "l'activité n'est pas au rendez-vous, les emplois ne font que baisser, les patrons sont inquiets", indiquait Anthony Lebon de la FRBTP au micro de Imaz Press.
"L'urgence c'est un plan de relance, appels d'offres bloqués en termes de financement et en plus il y a la visibilité, ce que l'on n'a pas aujourd'hui, de la compétitivité renforcée."
"La FRBTP a alerté à plusieurs reprises, depuis même presque deux ans." "Mais pourquoi cela n'avance pas ? "On a beaucoup d'appels d'offres infructueux, on a subi la hausse des matériaux. C'est des éléments conjoncturels. On a alerté et là c'est que les conséquences des dernières années."
Plusieurs demandes avaient été clairement exprimées le 7 février dernier par le président de la fédération Anthony Lebon, à savoir la mise en place d'avances de démarrage de 30 % pour tous les marchés publics. La deuxième, pour la rentabilité des entreprises avec l'entrée de la filière en secteur de compétitivité renforcée.
Anthony Lebon, président de la FRBTP le martelait, "nous n’avons pas arrêté d'alerter l'État et l'ensemble des acteurs politiques locaux sur la crise majeure que rencontre notre secteur, mais nous n’avons rien obtenu depuis longtemps".
"Le secteur est en crise avec 40% d'entreprises en liquidation judiciaire en 2023" et "les patrons sont pris à la gorge" a insisté Anthony Lebon, président de la FRBTP.
Le BTP à l'arrêt, c'est également l'arrêt de la construction de logements privés, la baisse de la construction de logements sociaux. Et ce, alors qu'à La Réunion, plus de 41.000 demandes sont toujours en attente d'un logement social pour à peine 1.000 constructions neuves.
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