Cinéma : Saint-Pierre : cap sur le 8eme festival du film court
Du samedi 25 novembre au samedi 2 décembre 2023, le 8eme festival du Film court de Saint-Pierre déroule une programmation d’une centaine de films dont une cinquantaine en compétition. En plus des cinémas Moulin à café et Fangourin, l’événement, placé cette année sous le parrainage de Smaïn, sera délocalisé au théâtre des Sables et au stade Gilbert Delgard de l’Étang-Salé, avec en cerise sur le gâteau patate, "Mobile Film Court La Réunion", un concours à destination des 15-25 ans. Le point avec Armand Dauphin… (Photo D.R.)
• Une cinquantaine de films en compétition venus des quatre coins du monde (France, Iran, Inde, Canada, Suisse, Belgique, Liban, Australie, Chine, Chile, Portugal, USA, Royaume-Uni) mais seulement 3 films réunionnais… Cette part locale est-elle amenée à grandir selon vous ?
- Il y a fort heureusement de plus en plus de courts-métrages tournés à La Réunion en plus des longs-métrages et je ne peux que saluer la démarche. Pour cette édition, nous avons trois films locaux en compétition et un film hors compétition, mais ça varie d’année en année. Alors je pense que oui, cette part locale sera amenée à grandir, mais comme on dit chez nous, ti pa ti pa narivé !
• Grande nouveauté cette année, le concours "Mobile film court La Réunion". De quoi s’agit-il ?
- En effet, durant le festival, nous diffuserons la sélection du Mobile film festival Africa soit 54 films de 21 pays. Et à l’issue de la séance, sera lancé « Mobile Film Court La Réunion », un concours de réalisation de films courts de trois minutes maximum à l’aide d’un smartphone et destiné aux 15-25 ans.
• Justement, la tranche des 15-25 ans constitue-t-elle une cible de choix ? Si oui, pour quelle(s) raison (s) ?
Nous sommes arrivés à un tournant et actuellement, il est très facile de regarder des films via les différentes plateformes de streaming.
Auparavant, les 15-25 ans représentaient la majorité des spectateurs dans les salles de cinéma alors qu’aujourd’hui, ce sont davantage les plus de 50 ans. Si on laisse cette tendance s’ancrer, dans quelque temps les jeunes n’iront dans les salles obscures que pour voir les blockbusters qu’ils n’auront pas pu télécharger de manière légale ou pas.
Ce concours nous permet donc de susciter l’intérêt à travers un format court de trois minutes, très apprécié des jeunes, de faire naître des vocations, de repérer de potentiels talents. Au cours de l’année, on organisera quelques séances de formation et d’initiation avec pour objectifs de les sensibiliser à la création.
Au-delà, cela nous offre l’opportunité de dynamiser le festival et d’apporter notre petite pierre à l’édifice en faveur des salles de cinéma…
• Autre fait nouveau, la décentralisation à l’Étang-salé au théâtre des Sables et au stade Gilbert Delgard, en plus des cinémas Moulin à Café et Fangourin… Un signe que le festival grandit et gagne en notoriété ?
- Jusqu’à la crise Covid, le festival gagnait en nombre de spectateurs pour atteindre les 7000 en 2019 dont 850 rien qu’à la Ravine des Cabris pour la séance en plein air. L’édition 2022 qui était une édition post-Covid a rassemblé entre 3.000 et 4.000 spectateurs.
Face à ce constat, nous devons redynamiser le festival et inciter le public à y assister grâce notamment à des tarifs abordables. Je dirais que nous avons eu 5 belles années et qu’il nous faut désormais nous retrousser les manches pour repartir à la conquête des spectateurs et atteindre les chiffres d’avant-Covid.
Un vrai challenge en somme mais on dit toujours que dans la vie d’un festival de cinéma, il y a des étapes comme les trois ans et les sept ans. Or le festival a soufflé l’an dernier sa septième bougie et notre regard est résolument tourné vers l’avenir.
• Avec des tarifs très attractifs, votre volonté est-elle de toucher le plus grand nombre dans un contexte particulier qui plus est ?
- Totalement. Nous tenions à faire de très gros efforts en la matière avec les séance d’ouverture et de clôture du festival gratuites en plus de celle des films courts PIXAR qui se déroulera le 1er décembre à 19h30 au Stade Michel Delgard. En parallèle, le prix des séances est fixé à 2€, 4€ ou 6€ et nous proposons également un pass à 25€.
• Ciné-Goûter est également reconduit. Une valeur sûre toujours ?
Tout à fait, car pour nous il est important de donner le goût du septième art aux enfants et ce, dès le plus jeune âge.
• Depuis 2016, le festival a réuni de nombreuses personnalités du cinéma dont Victoria Abril et Cécile Bois notamment. Cette année, c’est au tour de Smaïn.
L’idée des parrains et marraines de ce festival est de prendre des gens issus principalement de la télévision. Smaïn est un humoriste que toutes les générations ont bien connu à travers les Inconnus notamment mais aussi des sketchs et des one-man-shows tels « A star is Beur » et « T’en veux ».
Si au cinéma, il a joué aux côtés de Josiane Balasko dans « La smala », de Pierre Richard dans « On peut toujours rêver » et a été dirigé par Gérard Oury dans « Le Schpountz », au petit écran il a joué dans la série « Commissaire Bastille ».
Alors même si on l’a moins vu ces derniers temps au cinéma, il est tout de même à l’affiche du dernier film d’Alexandre Arcady, « Le petit blond de la casbah », qui est sorti le 15 novembre dernier.
• Festival du film court du samedi 25 novembre au samedi 2 décembre 2023
- Moulin à Café (Ravine des Cabris)
- Fangourin (Petite-Île)
- Théâtre des Sables (Etang-Salé)
• Le programme complet sur www.festivaldufilmcourt.re
vw/www.ipreunion.com/redac@ipreunion.com
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