Réunion par Imaz Press, vendredi 2 juin 2023 à 09:31

Ça sauve des vies : "Mon Shérif" : un bouton pensé par une Réunionnaise, pour les Réunionnaises

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"Mon Shérif"… ce nom vous dit peut-être quelque chose. En effet, en début du mois de mai, nous vous dévoilions l’existence à La Réunion de ce dispositif exceptionnel qui permet de rassurer les femmes victimes de violences conjugales, mais pas que. Toute personne désireuse de se sentir en sécurité peut s’en procureur. Ce mercredi 31 mai, à l’occasion des Assises des violences intrafamiliales à Saint-Denis, nous avons pu rencontrer celle qui développe ce dispositif, Marina Rouillé. Et figurez-vous qu’elle est Réunionnaise (Photo : sly :www.imazpress.com)

Originaire de Saint-Pierre, Marina Rouillé est mère de cinq enfants. Avec son compagnon, elle crée un bureau d'études de conception de cartes électroniques. Un bureau qui a permis le développement de "Mon Shérif".

"Nous avons rencontré Madame Brogi il y a trois ans, alors qu'elle cherchait un bureau d'étude pour améliorer son bouton", nous raconte Marina.

En tant que femme, mais également en tant que maman, Marina et son mari ont de suite accrochés au projet. "Notre rencontre a suivi une agression que mon fils a subi dans la région lyonnaise. Il a été agressé par cinq jeunes qui voulaient lui piquer son téléphone et ses écouteurs." Alors forcément, "quand elle en a parlé, ça nous a parlé à tous les deux (Marina et son mari, ingénieur de profession)".

Marina et son compagnon, entourés de plusieurs ingénieurs, ont donc fait en sorte que ce bouton soit "toujours opérationnel" et qu'il fonctionne "sur tous les téléphones". Un dispositif long à développer. "Il faut penser à tout, il faut anticiper les innovations de demain, anticiper les changements, les mises à jour", dit-elle.

Un bouton qu'Huguette Bello, présidente de Région a pu découvrir mardi 30 mai lors d'une entrevue avec Marina Rouillé – en charge du développement - et Jeanne Docteur, présidente de l'association "Garde l'Espoir" à La Réunion.

La présidente de Région qui a par ailleurs annoncé que le Conseil régional subventionnera plusieurs dispositifs et en commandera pour équiper les associations de l'île en vue de les distribuer aux victimes.

- Trois clics, trois actions -

Comme nous vous l'expliquions en début du mois de mai, le dispositif "Mon Shérif" est très discret. Dans une poche, un sac à main ou même sur une bretelle de soutien-gorge, les victimes de violences peuvent le garder sur elles, sans risque d'éveiller l'attention de leur agresseur.

"Ce bouton (que l'on peut cacher discrètement sur soi) est lié à une application", nous explique Marina Rouillé. "Il peut fonctionner avec un simple clic, un double-clic et un clic long."

Dès lors que la personne appuie sur le bouton, cela envoi un SMS à cinq contacts présélectionnés dans l'application. "Le clic envoie un SMS, le double clic envoie un appel et le clic long lance un enregistrement ou envoie une alarme." Un vrai plus pour obtenir des éléments matériels lors de procédures judiciaires, ce qui fait souvent défaut dans les affaires de violences conjugales.

Des clics qui permettent également d'envoyer une position de géolocalisation aux personnes informées. Des personnes qui, prévenues de la détresse, peuvent s'entretenir ensemble en visio pour organiser les secours.

Ce bouton "Mon Shérif" a d'ailleurs fait ses preuves dans l'Hexagone. "Dans l'Ain ce dispositif a permis d'éviter deux féminicides, mettant les auteurs sous les verrous", assure Marina Rouillé.

À La Réunion, ce dispositif également commence à être utilisé, distribué par l'association "Garde l'Espoir". "La semaine dernière, une femme m'a appelée car elle a peur de son mari qui va bientôt sortir de prison. Nous avons été lui remettre un bouton d'alerte et ça l'a rassurée", confie Jeanne Docteur, présidente de l'association.

Lire aussi - Violences conjugales : "Mon Sherif", un bouton connecté pour sauver des vies

- Protéger, sauver… -

Ce qu'espère en tout cas la Réunionnaise, c'est que "ce bouton permette de protéger et aider les personnes et les associations", mais pas seulement les femmes victimes. Enfant, hommes, femmes victimes ou simple personne qui se promène dans la rue peut se procurer l'outil. Et alors que 80% des femmes ont peur de rentrer chez elle seule le soir, ce bouton "Mon Shérif" peut leur permettre de se sentir en sécurité.

Si vous êtes victimes de violences conjugales, vous pouvez contacter le 3919, le numéro national de référence d’écoute téléphonique et d’orientation à destination des femmes victimes de violences. Des conseillers sont disponibles 24h/24. La Réunion est le quatrième département français en matière de violences intrafamiliales.

En cas d'urgence, le seul numéro à composer est celui de Police Secours.
Le 112, numéro d'urgence européen
Le 114 pour les personnes sourdes, malentendantes, aphasiques, dysphasiques
Le 115 pour la mise à l'abri pour un hébergement d'urgence
Le 15 pour les urgences médicales, ou le 18
Le 119 pour les enfants en danger
Le 08 019 019 11 pour les auteurs de violences conjugale

Vous pouvez signaler des faits de violences intrafamiliales en ligne, directement auprès du commissariat ou de la gendarmerie la plus proche sur le www.servicepublic.fr/cmi Anonyme et gratuit, ce tchat est accessible 24h/24 et 7j/7 pour échanger avec des policiers ou des gendarmes spécialement formés aux violences sexistes et sexuelles.

Lire aussi - La Réunion est toujours le troisième département français le plus violent envers les femmes

Lire aussi - À La Réunion, 79% des victimes de violences intrafamiliales sont des femmes

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

mots clés de l'article : Actus Réunion

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