55 cas en une semaine : Dengue : une tendance à la stabilisation mais plus de communes concernées
Ce vendredi 29 mars 2024, Santé publique France vient de dévoiler les chiffres épidémiologiques pour la semaine du 18 au 14 mars. Si la leptospirose est à une tendance à la baisse, la dengue à l’inverse continue sa dispersion géographique sur toute l’île (Photo d’illustration : sly/www.imazpress.com)
Depuis le début de l’année, 320 cas de dengue ont été rapportés, ce qui est déjà plus élevé qu’en 2023.
En semaine 11, le nombre de cas de dengue signalés était de 55 cas. Ce nombre de cas hebdomadaires, qui avait baissé en S10 (47 cas) par rapport à la S09 (65 cas), est en légère hausse.
La moitié des cas est toujours rapportée à Saint-Joseph (21% des cas en S11) mais cette proportion baisse depuis la S08. On observe une tendance à la dispersion des cas avec 10 communes concernées en S11. Le sud reste principalement affecté (78% des cas), vient ensuite l’ouest avec 15% des cas.
En semaine 11, les cas sont répartis comme suit:
Le sérotype circulant est toujours le DENV2.
L’impact sanitaire reste à ce jour faible avec 55 passages aux urgences (CHU Sud et CHOR principalement) pour syndrome compatible avec la dengue depuis le début de l’année, dont 9 en S12 et 12 en S12. Depuis 2 semaines, ce nombre est supérieur à 5 passages hebdomadaire. L’impact hospitalier reste faible avec 2 hospitalisations depuis le début de l’année. ERRATUM : le nombre
d’hospitalisations mentionnée dans le bulletin de la semaine dernière était erroné.
L’épidémie de dengue à Maurice et à Rodrigues se poursuit. Le sérotype DENV2 y est également le sérotype en cause. Depuis le début de l’année, 25 cas importés ont été signalés au retour de voyage.
En cette période toujours propice à la prolifération de l’insecte vecteur, la vigilance reste de mise.
- Leptospirose -
Après un démarrage précoce à un niveau élevé, une tendance à la baisse semble se dessiner (à confirmer dans les semaines qui arrivent et selon la pluviométrie à venir)
En raison de l’épidémie particulièrement intense cette année, il est préconisé à la population une vigilance accrue :
• en appliquant des mesures de protection individuelle ;
• en consultant un médecin dès l’apparition de symptômes
• et en indiquant la ou les activités à risque de contamination pratiquées.
Données de la déclaration obligatoire : Depuis le 1 er janvier 2024, 119 cas de leptospirose autochtones confirmés biologiquement ont été déclarés à l’ARS, soit 6 cas de plus que la semaine précédente. Ce nombre de cas déclarés en 2024 est particulièrement élevé si on le compare aux deux dernières années (correspondantes aux incidences maximales enregistrées à La Réunion). Ainsi pour la même période de 2023, 38 cas avaient été déclarés pour 164 cas annuels et pour 2022, 53 cas déclarés pour 169 cas annuels).
Les communes qui rapportaient un nombre de cas supérieur à 5 étaient : Saint-Pierre (21 cas) ; Saint-Louis et Saint-Paul (respectivement 14 cas) ; Le Tampon (12 cas) ; Saint-Joseph et Saint-Benoit (respectivement 10 cas) ; Petite-Ile (8 cas) et Saint-Leu (7 cas).
Les principales hypothèses de contamination déclarées par les cas lors de l’enquête de terrain étaient principalement des activités agricoles/élevage (professionnelle ou de loisirs) et dans une moindre mesure des activités de loisirs en contact avec de l’eau douce et des activités de nettoyage de cour (notamment après les épisodes de fortes pluies).
Il n’a pas été identifié de nouveaux décès au cours la S12 (1 en lien direct en S10 et 1 en cours d'investigation pour l’imputabilité en S09). Pour rappel, à La Réunion en moyenne de 1 à 3 décès par an sont liés à la leptospirose.
En S12, l’activité pour suspicion de leptospirose (11 passages et 8 hospitalisations) représentait 0,2% de l’activité toutes causes confondues. Depuis le début de l’année, avec 85 passages et 51 hospitalisations, l’activité des services d’urgences pour ce motif était deux fois supérieure à la même période de 2023 (37 passages et 24 hospitalisations) et 2022 (50 passages et 29 hospitalisations).
- Covid -
Le niveau de circulation virale de la COVID-19 est stable et faible.
En S12, le taux de positivité (TP) était stable : 4% en S12 contre 2% en S11. Le taux de dépistage était aussi stable : 43 tests pour 100.000 habitants en S12 contre 40 tests pour 100 000 habitants en S11. L’analyse du taux de positivité par classes d’âges fait état d’une stabilité dans chacune d’entre elle à l’exception des 75 ans et plus qui était en augmentation.
En S12, les passages aux urgences pour motif de COVID-19 étaient faibles et stables. En S12, 2 passages aux urgences pour COVID-19 ont été comptabilisés contre 5 la semaine précédente. Le nombre de passages aux urgences pour motif de COVID- 19 restait inférieur à la moyenne des passages en S12 entre 2020 et 2023.
Le nombre d’hospitalisations après un passage aux urgences pour motif de COVID-19 était faible et table avec aucune hospitalisation en S12 vs 3 en S11. Le niveau des hospitalisations était inférieur à la moyenne 2020-2023.
- Grippe -
En S12, les passages aux urgences pour motif de syndrome grippal étaient en hausse modérée. Les urgences ont enregistré 25 passages pour un motif de syndrome grippal en S12 contre 20 la semaine précédente. Le nombre d’hospitalisations pour syndrome grippal était stable avec 6 hospitalisations rapportées en S12 contre 5 en S11. La part d’activité des urgences pour un motif de grippe représentait moins de 1% de l’activité totale.
La surveillance virologique identifiait en S12 une circulation de grippe toujours majoritairement de type A(H1N1)pdm09.
Le taux de positivité était stable avec 14% des tests positifs pour les virus grippaux en S12 comme en S11.
- Bronchiolite -
Les passages aux urgences pour motif de bronchiolite chez les enfants de moins de 2 ans avaient diminué en S12 comparés à la semaine précédente. En S12, 33 enfants âgés de moins de 2 ans ont consulté aux urgences pour une bronchiolite versus 51 en S11.
On observait une baisse de 57% des nouvelles hospitalisations (n=9) par rapport à la semaine précédente (n=21). (Table 1).
La part de passages aux urgences pour bronchiolite parmi l’ensemble des passages d’enfants de moins de deux ans était en baisse à 10,3% en S12.
Concernant la surveillance virologique, le taux de positivité pour le VRS chez les moins de deux ans était en augmentation, et se situait à 42% en S12 vs 30% en S11 avec une co-circulation de VRS de type A et de VRS de type B.
- Gastro -
En S12, les passages aux urgences tous âges pour un motif de gastro-entérite étaient en diminution après 3 semaines de progression.
Le nombre de passages aux urgences était de 78 en S12 versus 89 en S11 soit une baisse de 12%. Le nombre d’hospitalisations était aussi en diminution avec 13 hospitalisations en S12 vs 20 en S11.
Chez les enfants de moins de 5 ans, les passages aux urgences pour un motif de gastro-entérite étaient stables en S12 (n=39) comparés à la semaine précédente (n=40). Les hospitalisations après un passage aux urgences demeuraient aussi stables avec 5 hospitalisations en S12 comme en S11.
En S12, la part de l’activité des urgences chez les moins de 5 ans pour la gastro-entérite restait stable par rapport à la semaine précédente (7,5% en S12 vs 7,3% en S11).
En médecine de ville, la part d’activité pour diarrhée aigüe diminuait pour se situer à 2,4% en S12. Elle était au dessus de la moyenne des années 2013-2023.
- Conjonctivite -
Les épidémies de conjonctivite surviennent généralement dans des régions tropicales à forte densité de population, pendant les saisons chaudes et humides. A la Réunion, aucune épidémie majeure n’avait été décrite depuis l’épidémie intervenue en 2015 avec des cas groupés de conjonctivite qui avaient été détectés sur la commune de Saint-Paul, via le réseau OSCOUR®.
• Le réseau des médecins sentinelles
• Estimation du nombre des cas de conjonctivites en population générale.
En terme de surveillance des indicateurs sanitaires à l’hôpital (passages aux urgences et hospitalisations) il n’est toujours pas identifié, un impact sanitaire majeur malgré, une hausse modérée pour le mois de Mars.
En médecine de ville, la part d’activité pour conjonctivite se situait au-dessus de la moyenne 2013-2023 pour la S10/2024. En S12/2024, la part d’activité restait stable à 2,5% (n=73) versus 2,6% en S11.
- Mortalité -
En S10, le nombre de décès observé tous âges et toutes causes était de 100 personnes. Comparé à la semaine précédente, le nombre de décès observé était en diminution (n=120 en S09). Le nombre de décès observé en S10 était inférieur au nombre de décès attendu
(n=111).
Chez les plus de 65 ans, en S10, 69 décès ont été observés vs 84 décès attendus. Ce chiffre était inférieur à ce qui était observé en S09 (91 décès observés). Le nombre de décès observé en S10 pour cette classe d’âge était inférieur au nombre de décès attendu (84) Chez les moins de 15 ans, 4 décès ont été observés en S10 (le nombre de décès attendu est de 2).